jeudi 3 février 2011

Strictly Business

Jeune acteur lors de la vague des films soul, Kevin Hooks va s'imposer dans la décennie 90 comme un réalisateur d'action movie et gagner ses galons grâce au détonnant Passenger 57. Pour l'heure il débute avec cette comédie...

STRICTLY BUSINESS - Kevin Hooks (1991)



Bobby (Tommy Davidson) est un fêtard dégourdi avec les filles, il travaille comme préposé au courrier dans une grande entreprise new-yorkaise de l'immobilier. Waymon (Joseph C. Phillips), lui, est haut placé dans l'entreprise et espère même en prendre la co-direction, à condition de mener à bien la signature de nouveaux contrats juteux ; par contre sa vie sentimentale est plutôt morose, tiraillé qu'il est entre sa compagne tyranique et son amour secret, la belle Natalie (Halle Berry).
Les deux hommes vont s'entraîder : Bobby apprenant à Waymon à conquérir Nathalie, en échange de quoi il l'aide à progresser dans l'entreprise en le prenant comme stagiaire.

Kevin Hooks réalise là son premier film, remplaçant au pied levé le réalisateur remercié par Warner Bros. Mais sa carrière a commencé voilà deux décennies en tant qu'acteur dans des drames tels que le sublime Sounder, Aaron Loves Angela de Gordon Parks, A Hero Ain't Nothin' But a Sandwich ou encore le feuilleton sportif The White Shadow. Il devient réalisateur dans les années 80, mais uniquement de séries TV. Ainsi, son premier essai sur grand écran s'avère relativement concluant, bien que le succès ne soit pas totalement au rendez-vous, dans une année pourtant lucrative pour la nouvelle vague afro-américaine. Le producteur Nelson George se fait rare ensuite, bien qu'il travaille entre autres avec Chris Rock, avec qui il produit CB4 et Good Hair.

Le scénario mêle romance, comédie et revêt même un intérêt sociologique dans sa description des rapports sociaux dans la communauté noire, qui a vu depuis plusieurs années certains de ses membres s'élever dans la hiérarchie sociale. Loin d'être assommant, Strictly Business décrit tout cela avec un certain recul et un regard parfois satyrique. A signaler aussi une scène d'amour entre Phillips et Berry, encore rare pour l'époque.

Le casting sympathique réunit de jeunes talents afro-américains tels que Tommy Davidson, Anne-Marie Johnson, Isaiah Washington, Ellis Williams, Joe Torry, Paul Butler (acteur de second rang, et de séries en particulier, qui débute cependant dans le brulôt politique The Spook Who Sat By the Door, et joue dans l'excellent To Sleep with Anger de Charles Burnett et le culte The Blues Brothers), ainsi que les deux stars en devenir Halle Berry et Samuel L. Jackson (incontournable second rôle des films des jeunes réalisateurs afro-américains de la fin des 80s et du début des 90s). Ce sont aussi les débuts de Toy Van Lierop aux maquillages (Lean on Me, See No Evil, Hear No Evil, Boomerang, Vampire in Brooklyn, Mister G., The Nutty Professor, Life, Bowfinger, The Best Man, Hitch, You Don't Mess with the Zohan, I Am Legend, Precious...).

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