mercredi 21 décembre 2011

The Hebrew Hammer

Une petite perle comique qui allie humour juif et hommage à la blaxploitation, dans un un joyeux dynamitage de l'esprit de Noël...

THE HEBREW HAMMER - Jonathan Kesselman (2003)

Dans son enfance Mordechai Jefferson Carver souffrait de l'ostracisme de ses petits camarades qui fêtaient Noël alors que lui célébrait Hanoukka. Des années plus tard Mordechai (Adam Goldberg) est connu comme le Hebrew Hammer, un justicier qui veille sur la Communauté juive.
Au Pôle Nord, le Père Noël en fonction fait régner depuis quelques temps un calme précaire entre chrétiens et juifs, mais il est assassiné par son fils, l'infâme Damien qui projette d'anéantir Hanoukka pour rendre Noël incontournable. Mordechai a fort à faire pour l'empêcher de réaliser ses projets ; il va jusqu'à collaborer avec les adeptes de Kwanzaa dirigés par Mohammed Ali Paula Abdul Rahim (Mario Van Peebles)...

Très petite production d'à peine un million de dollars, The Hebrew Hammer ne bénéficie pas d'une grosse sortie. Pas plus en salle, qu'en DVD où il n'y a ni sous-titres ni bonus. Pourtant il vaut bien, voire plus, qu'une comédie d'Adam Sandler (je pense par exemple à You Don't Mess with the Zohan). Et il a toute sa place ici d'une part pour les quelques acteurs afro-américains qui y apparaissent, mais aussi et surtout car le film est une transposition des codes de la blaxploitation à la communauté juive. Sans atteindre le génie de Black Dynamite, on pense à Undercover Brother pour ses regards vers un cinéma d'une autre époque et les pieds bien planté dans son temps...
Le titre évoque Hammer avec Fred Williamson, la scène d'ouverture reprend celle de Shaft,
plus tard le titre Pusherman (titre de Curtis Mayfield extrait de la BO de Supefly) illustre la perversion des enfants juifs par un envoyé du machiavélique Père-Noël qui les drogue pour vanter les bienfaits de Noël. Le film s'ouvre sur l'inscription : "This film is dedicated to all of the Jewish brothers and sisters who had enough of the gentile" ("gentile" se traduit approximativement comme "non-juif"), et l'hommage à Sweet Sweetback... continue avec un caméo de Melvin Van Peebles qui vient en fredonner la chanson-titre.
Par rapport à la blaxploitation, on retrouve les mêmes théories de complot farfelu, les mêmes bandes de skinheads nazis, les mêmes voitures... Se rajoute un humour décapant et sentimental sur la communauté juive. Ce petit film sans prétention est donc au final très réussi !
La présence de Mario Van Peebles ne surprend donc pas vraiment ; il se prête à l'auto-dérision en incarnant un leader noir au patronyme musulman à rallonge. L'acteur nain Tony Cox joue un lutin joliment accompagné (la même année, il joue un autre lutin dans Bad Santa).

Aucun commentaire: