mardi 31 janvier 2012

Fat Albert

La même année que Starsky & Hutch, une autre série culte a droit à son adaptation cinéma et modernisée : T'as le bonjour d'Albert.

FAT ALBERT - Joel Zwick (2004)

Doris (Kyla Pratt) est une adolescente renfermée sur elle-même qui manque d'amis et dont les parents sont trop souvent absents.
Alors qu'elle regarde un épisode de Fat Albert and the Cosby Kids en sanglotant, une larme tombe sur la télécommande, provoquant un étrange phénomène : Fat Albert entend ses pleurs et la larme entre dans le cartoon. Il décide d'aller aider la jeune fille en traversant l'écran ; le reste de la bande suit, et les voilà en chair et en os dans le monde réel.
Fat Albert (Kenan Thompson) et ses copains se donnent pour mission de trouver des amis à Doris. Ils découvrent en même temps les années 2000, le hip-hop, la technologie, les nouvelles moeurs... et Fat Albert tombe amoureux de la jolie Lauri (Dania Ramirez)...
L'idée de base est plutôt bonne et la transposition des personnages animés en ados de chair et de sang s'avère, au moins au début, une agréable surprise. Mais le film ne décolle pas vraiment, et
se cantonne à une comédie de teenagers trop classique. Ce n'est n'est pas mauvais, et même parfois drôle, mais il y a quand même comme un goût d'inachevé.

Pourtant Fat Albert était calibré pour être un gros succès auprès du public, jeune en particulier. L'équipe technique réunissait des professionnels reconnus comme Robert Gibbs qui signe la BO (il compose d'ailleurs pas mal de gros succès du début des années 2000 (tels que Dr. Dolittle, Big Momma's House, I Spy, Like Mike, My Baby's Daddy, Barbershop 2: Back in Business, The Honeymooners), la costumière Francine Jamison-Tanchuck (La couleur pourpre, Glory, White Men Can't Jump, Boomerang, Sister Act 2, A Low Down Dirty Shame, Big momma's House, Kingdom Come...), les cascadeurs Henry Kingi Jr. et Kelsee King-Devoreauxn et une grosse équipe de spécialistes de l'animation. Bill Cosby apparaissait dans le film et donnait ainsi sa caution à cette adaptation. Les producteurs n'ont donc pas lésiner sur les moyens, mais au final le film est techniquement -plutôt- réussi, mais sans âme.
Les acteurs sont des débutants sans grande envergure : Kenan Thompson (Barbershop 2, Snakes on a Plane et fréquemment présent dans le Saturday Night Live), Jermaine Williams (Bulworth, The Great Debaters,...), Dania Ramirez (25th Hour, She Hate Me,...), Alphonso McAuley (Glory Road, Pride) et Keith Robinson (Dreamgirls, This Christmas,...). Excepté Earl Billings, rescapé de la blaxploitation avec : JD's Revenge, Roots 2 et Bustin' Loose.

dimanche 29 janvier 2012

Starsky & Hutch

Adaptation de la série culte, influencée à l'époque par le style urbain popularisé par la blaxploitation...

STARSKY & HUTCH - Todd Phillips (2004)


David Starsky (Ben Stiller) est un inspecteur légèrement perfectionniste et paranoïaque qui épuise ses coéquipiers ; Ken "Hutch" Hutchinson (Owen Wilson) est inspecteur lui aussi, mais lui prend quelques libertés avec la loi... Las de leurs problèmes, le Capitaine Dobey (Fred Williamson) décide qu'ils travailleront désormais ensemble.
Starsky et Hutch découvrent un cadavre sur la côte de Bay City. Avec l'aide de de leur indic Huggy Bear (Snoop Doggy Dogg), les deux policiers se retrouvent sur la piste d'un trafic, orchestré par le retord Reese Feldman (Vince Vaughn), d'une toute nouvelle sorte de cocaïne puissante et inconnue des services de police.
Je me suis tâté à mettre ce film parmi cette évocation des comédies afro-américaines des 2000s... Certes les deux héros sont blancs, mais certains personnages secondaires importants sont noirs. En plus, la série culte originale a permis à bon nombres d'actrices et d'acteurs qui n'avaient plus de débouchés après la blaxploitation de survivre et de repasser devant les écrans, permettant même à certains, comme Antonio Fargas d'acquérir une certaine notoriété...

Ayant un faible coupable pour le duo Ben Stiller/Owen Wilson, je dois dire que j'ai bien aimé cette adaptation, malgré les critiques de fans ultimes conjugué à ma méconnaissance de la série originelle. On retrouve la Ford Gran Torino, les personnages secondaires récurrents, une ambiance et des dégaines très seventies, tout cela ajouté à un humour cabotin...
Le choix de Fred Williamson et Snoop Doggy Dogg pour incarner les immuables Dobey et Huggy-les-bons-tuyaux (en lieu et place de Bernie Hamilton et Antonio Fargas) s'avère judicieux en terme marketing d'une part. En plus les deux acteurs rentrent parfaitement dans leurs nouveaux personnages, particulièrement pour Snoop et sa garde-robe aussi diversifiée et flashie que celle de Fargas.

Il y aussi quelques gueules reconnaissables comme Terry Crews qui trimballe son impressionnant physique dans plusieurs films (Friday After Next, Deliver Us from Eva, Baadasssss !, White Chicks, Soul Plane, Norbit, Who's Your Caddy ?, Lottery Ticket) avant de tenir un rôle important dans la série Everybody Hates Chris. Moins connus, signalons le déroutant mac aux costumes improbables : The Bishop Don "Magic" Juan (Original Gangstas, American Pimp, The Wash, Friday After Next), Omar J. Dorsey (Drumline, Juwanna Mann, Louis), Jernard Burks (The Preacher's Wife, Down to Earth, Bringing Down the House, Four Brothers) et les danseuses Tangie Ambrose et Nadine Ellis (croisées dans A Thin Line Between Love and Hate, Jackie Brown et I Got the Hook Up pour l'une et La famille Foldingue et Guess Who pour l'autre).
Pour les acteurs principaux, l'alchimie entre les deux compères -que l'on aime ou pas n'est plus à démontrer. Carmen Electra tient un des ces rôles de Bimbo assumée (comme dans Scary Movie). Enfin Will Ferrel, Vince Vaughn et Chris Penn prêtent leur talent à des rôles annexes haut en couleur, ainsi qu'un habitué des seconds rôles dans les films afro-américains de qualité : Richard Edson (Do the Right Thing, Posse, Black Dynamite).

vendredi 27 janvier 2012

Bravo Mme Pulvar !

Dans son billet du 26 janvier sur France Inter, Audrey Pulvar revient sur un article (retiré depuis) du magazine Elle sur le style supposé des femmes noires...



jeudi 26 janvier 2012

Mr. 3000

Bernie Mac décroche son premier rôle dans cette comédie sportive ordinaire...

MR. 3000 - Charles Stone III (2004)

Stan Ross (Bernie Mac) a construit son image comme "Mr. 3000", celui qui a frappé trois milles balles. Ce chiffre précède chaque enseigne de ses nombreux magasins... Le voilà maintenant sur le point d'entrer au Hall of Fame ! Mais une fois ses performances consciencieusement analysées, il semble n'avoir fait que 2997 coups... A 47 ans, il décide de réintégrer son ancienne équipe des Milwaukee Brewers.
Il renoue avec les médias -dont son ancien amour, la journaliste renommée Maureen Simmons (Angela Bassett)- et les flashes et doit se faire une place auprès de ses nouveaux coéquipiers.
Le basket est incontestablement le sport qui sert de toile de fond à nombre de comédies ; le baseball se fait plus rare dans le cinéma afro-américain et je ne connais pour ma part que The Bingo Long Travelling et le téléfilm Soul of the Game. Pas besoin de connaître les méandres des règles de ce sport pour adhérer à ce film somme toute agréable. Il y a même, en dehors des attendus, du genre de petits moments décalés tel l'entraînement sur fond du Casse-noisette de Tchaïkovski.
Mais s'il n'y avait qu'un seul mérite à retenir, ce serait la composition de Bernie Mac qui s'en tire très bien pour ce premier rôle principal (outre un grand nombre d’apparitions, il était cantonné jusqu'alors aux seconds rôles dans de grosses productions comme Life, Ocean's Eleven, Head of State, Charlie's Angels: Full Throttle ou Bad Santa).

Certes Angela Bassett n'est pas dans son meilleur film, mais elle est comme toujours d'une fraîcheur et d'une beauté époustouflante. Le personnage de Paul Sorvino est assez cocasse puisqu'il ne décroche pas un mot de tout le film, sauf pour insulter copieusement un arbitre.
Pour le casting "black", on peut citer Dondre Whitfield (Two Can Play That Game, Biker Boyz, The Salon, Pastor Brown, 35 And Ticking), J. Anthony Brown (How to Be a Player, Drumline, xXx²: The Next Level, Madea Goes to Jail), Jaqueline Fleming (Hair Show, Last Holiday, All About Us), John Salley (Bad Boys, Eddie, Bad Boys II, Hair Show, Black Dynamite), Brian White (The Best Man, Steppin', Daddy's Little Girls, The Game Plan, I Can Do Bad All By Myself, Good Deeds) et le dinosaure Earl Billings (J.D.'s Revenge, Sounder, Part 2, Roots : The Next Generation, Youngblood ou encore Bustin' Loose).
Pour le reste, une brochette d'acteurs de série parsème le casting : Michael Rispoli (The Sopranos), Chris Noth (New York - Section criminelle ou Sex and the City) et Amaury Nolasco (Sucre de Prison Break).

dimanche 22 janvier 2012

She Hate Me

Spike Lee sort lui aussi une comédie romantique (mais dans un tout autre stytle que Breakin' All The Rules). Il multiplie les pistes, mélange les genres et, comme à son habitude, questionne notre société...

SHE HATE ME - Spike Lee (2004)


Après le suicide du professeur Shiller, John Henry "Jack" Armstrong (Anthony Mackie) est accusé par son supérieur de délit d'initié et viré.
Le salut financier lui vient de son ex-fiancée ; Fatima et sa nouvelle compagne Alex (Kerry Washington & Dania Ramirez) lui proposent 10000$ chacune pour les mettre enceinte. Fatima va même lui trouver 18 lesbiennes pour être le géniteur de leurs enfants, et pour la même somme. Il accepte mais se pose rapidement des questions éthiques.
En parallèle, la police enquête sur le délit d'initié et tente de confondre John Henry. Tout se gâte encore plus lorsque Simona Bonasera (Monica Bellucci), la fille d'un parrain de New-York (John Turturro) postule pour l'insémination in vivo...
J'avais longtemps laissé ce DVD sur une étagère, imaginant un sombre nanard ; la présence de Monica Bellucci que j’exècre n'y étant pas pour rien. En plus, ce film a été écrasé sous une avalanche de critiques ultra-négatives (et les recettes au box-office s'apparentent à un véritable échec). En fait, j'ose à peine l'écrire, mais j'ai trouvé ce film excellent. Empli d'humour, regorgeant de saynètes incroyables, de rencontres improbables et de dialogues succulents, servi par une mise en scène plus ou moins étrange mais presque toujours sublime, et par la musique de Terence Blanchard.
Bien sûr, il y a une forte part de goût dans ce jugement ; et il faut bien avouer que le scénario est parfois brouillon, part dans tous les sens, ouvre des pistes qu'il ne referme pas et multiplie les personnages sans leur offrir de réelle consistance. Ces points reflètent bien la réalité de ce film et peuvent se muer en critiques, mais elles en renforcent pour moi la qualité.

Encore peu connu à ce moment-là (il n'avait joué que des petits rôles dans 8 Mile ou The Manchurian Candidate), Anthony Mackie se voit offrir son premier rôle et s'en tire plutôt bien (par la suite, il jouera dans Million Dollar Baby, The Man, 2Pac dans Notorious, Desert Flower, Night Catches Us, Louis, Real Steel...). Pêle-mêle, citons Kerry Washington (Little Man, Ray, I Think I Love My Wife, The Last King of Scotland, Miracle at Santa Anna), Lonette McKee, Dania Ramirez, Chiwetel Ejiofor, Paula Jai Parker, Kim Director, Q-Tip, Lemon... Plus étonnante est la présence de Jamel Debbouze, d'autant plus qu'il joue le personnage bafouillant et rigolo qu'on lui connaît de ce coté de l'Atlantique.
Comme pour marquer son amour du cinéma, Lee n'hésite pas à embaucher l'acteur allemand David Bennent, qui joua dans le grand classique Le tambour.
Bien sûr, Spike Lee s'adjoint les services de ces acteurs ou techniciens fétiches : Jim Brown, Joie Lee sa sœur, Rick Aiello et surtout John Turturro, tout simplement génialissime en mafieu de la vieille école (dont la présence et les scènes nécessitent à elles seules de voir ce film !). Isiah Whitlock Jr. reprend son rôle de l'agent Amos Flood qu'il avait déjà incarné dans The 25th Hour (c'est peut-être l'œuvre de Michael Genet, scénariste de ces deux films, ainsi que du très bon Talk To Me).
C'est le dernier film de Lee dans lequel jouera Ossie Davis, réalisateur précurseur, acteur de talent et homme au grand cœur qui décède l'année suivante.

vendredi 20 janvier 2012

Breakin' All the Rules

Toujours une comédie romantique, toujours avec Gabrielle Union auquel s'ajoutent Jamie Foxx et Morris Chestnut qui proposent Rupture mode d'emploi...

BREAKIN' ALL THE RULES - Daniel Taplitz (2004)


Le jour de l'officialisation de leurs fiançailles, Quincy R. Watson (Jamie Foxx) se fait lamentablement plaqué par sa copine Helen (Bianca Lawson). Au fond du trou, il écrit un livre sur la façon de rompre. Et le bouquin devient se vend comme des petits pains, faisant de Quincy un spécialiste es rupture. Il dispense ses conseils à son ex-patron et son cousin Evan (Peter MacNicol & Morris Chestnut) ; ce dernier est empêtré dans une relation avec la splendide Nicky Callas (Gabrielle Union)...
Produit pour 10 petit millions de dollars, Breakin' All the Rules ne s'en tire pas trop mal en salle et les recettes remboursent les sommes engagées. Dans le genre des comédies romantiques, les navets sont souvent de mise, si bien que quand un film est amusant, pas trop mal film ni trop vulgaire, il sort immanquablement du lot. C'est le cas ici. Rien d'exceptionnel toutefois, le scénario est est simpliste, mais les interactions entre les personnages principaux peuvent s'avérer rigolotes.

Jamie Foxx a littéralement explosé avec sa composition magistrale dans Ali, il enchaîne ensuite des personnages plutôt classe dans des drames et des films d'action. Avec ce film il est plus proche de ses premiers rôles comiques dans The Great White Hype, Booty Call ou encore The Players Club. Gabrielle Union est toujours aussi craquante -mais elle est bien plus à son aise dans des des films où elle est tête d'affiche comme Deliver Us from Eva- et Morris Chestnut campe un de ses beaux gosses insipides desquels il a du mal à sortir... Il y a aussi Octavia Spencer (A Time to Kill, The 6th Man, Blue Streak, Big Momma's House, Bad Santa, Beauty Shop, Seven Pounds, The Soloist, The Help), Bianca Lawson (Bones et Save the Last Dance), Jennifer Esposito (He Got Game et Summer of Sam), Faune A. Chambers (Like Mike, White Chicks) et la chanteuse Heather Headley.

mercredi 18 janvier 2012

Deliver Us From Eva

Toujours dans la veine des comédies romantiques...


DELIVER US FROM EVA - Gary Hardwick (2003)


Eva Dandrige (Gabrielle Union) est une femme forte, brute de décoffrage et sans concession aussi bien dans son travail d'inspectrice sanitaire que dans sa vie familiale pour driver ses sœurs. Mais leurs compagnons respectifs ne supportent pas cette belle-sœur envahissante et directive. Ils payent le playboy du quartier Ray Adams (LL Cool J) pour qu'il séduise Eva et la tienne écartée de leurs vies.
malgré une attirance visible, les premiers rendez-vous se soldent par des échecs, mais Ray tombe petit-à-petit vraiment amoureux d'Eva...
Voilà enfin un premier rôle pour Gabrielle Union (Bad Boys II, Two Can Play That Game, Cradle 2 the Grave, The Honeymooners, Daddy's Little Girls...) ! Elle propose une composition précise, et joue aussi bien les scènes de romance à l'eau de rose que les franches engueulades.
On peut craindre au début le propos misogyne tendant à rendre insupportable Eva en tant que femme indépendante ; mais le déroulement du film explore d'autres pistes, et bien qu'objectivement envahissante, on entre rapidement en empathie avec elle. Un peu comme Two Can Play That Game, cette comédie marque l'arrivée des femmes au premier plan des comédies romantiques qui ne se contentent pas d'une romance classique entre un beau ténébreux et une gracieuse beauté légèrement idiote ; Gabrielle Union -comme Vivica A. Fox- incarne une femme intelligente, indépendante, belle et (presque) féministe, mais aussi une des premières héroïnes afro-américaines dans une comédie pour ces années 2000, voire la première depuis Halle Berry dans le médiocre Woo en 98.

Le casting est composé presqu'exclusivement d'actrices et acteurs afro-américains et l'on peut reconnaître ça et là Duane Martin, Terry Crews, Dartanyan Edmonds, Meagan Good, Essence Atkins, Mel Jackson, Kym Whitley, Kenya Moore... L'interprétation de LL Cool J est quant à elle un peu trop lisse, et il ne semble pas croire à ce qu'il fait.
Dans l'équipe des cascadeurs, les Kingi père et fils se retrouvent, ainsi qu'April Weeden-Washington.

dimanche 15 janvier 2012

The Fighting Temptations

Un des sous-genre les plus répandus dans cette décennie 2000, c'est la comédie romantique ! Ici, elle rassemble l'ancien jeune premier Cuba Gooding Jr. et la talentueuse et splendide Beyoncé...

THE FIGHTING TEMPTATIONS - Jonathan Lynn (2003)



Monte Carlo, Georgie. Tante Sally, grande adepte de la paroisse du révérend Lewis (Wendell Pierce) et animatrice de sa chorale, décède et lègue 150 000 $ à son neveu, Darrin Hill (Cuba Gooding Jr.). Ce dernier, qui vient juste d'être licencié, pour son accumulation de mensonges, voit dans cet héritage une opportunité de rebondir. Mais une fois revenu dans son village natal pour les obsèques de Tante Sally, Darrin apprend que celle-ci a conditionné son don : il doit remonter la chorale et lui faire gagner la "Gospel Explosion".
Il hérite donc d'une chorale sans talent dont les membres sont sous la coupe de la bigotte Paulina (Latanya Richardson), qui avait fait partir sa mère du village 20 ans auparavant ! Darrin va devoir agrandir la chorale et choisit comme soliste son ancienne amie d'enfance : Lilly (Beyoncé Knowles)...
Programmé pour cartonner, le film propose un casting conséquent (et en particulier le duo principal sur lequel je reviendrais plus bas) et une équipe technique alignant des professionnels reconnus : Lisa Reynolds officie aux effets spéciaux, Stacye P. Branche, Patrice Coleman et Joanetta Stowers aux maquillages, Mary Jane Fort et Tracey White aux costumes, tandis que le casting est dirigé par Robi Reed. Le tout étant co-produit par Loretha C. Jones et Tierre Turner (qui débuta comme très jeune acteur dans les classiques blax Cornbread, Earl and Me, Bucktown et Friday Foster).
Sur le papier, il y a donc presque tout pour faire un bon film grand public... Le succès commercial et critique sera pourtant mitigé. La scénario est assez banal et repose sur les ressorts amplement connus du héros égoïste et parvenu qui au contact des ses racines populaires (et de la jolie fille) devient altruiste. Mais il est plutôt bien mis en image, les habitants de villages et les membres de la chorale sont bien dépeints, les scènes musicales réussies et le happy end au rendez-vous.
Le problème est à chercher dans l'écart criant entre les deux têtes d'affiche : Beyoncé Knowles offre une très bonne prestation et une interprétation musicale magistrale, en particulier sur Fever où elle est tout bonnement envoutante. Cuba Gooding Jr. est quant à lui plutôt médiocre (certes moins que dans The Boat Trip ou Daddy Day Camp).

Deux acteurs secondaires viennent apporter la touche comique : l'incontournable Mike Epps (second couteau récurrent dans des dizaines de comédies dont Next Friday, Dr. Dolittle 2, All About the Benjamins, How High, Friday After Next, Guess Who, Roll Bounce, The Honeymooners, Welcome Home, Roscoe Jenkins, Talk to Me, Soul Men, Next Day Air, Very Bad Trip, The Janky Promoters, Lottery Ticket et 35 and Ticking) et le comique Steve Harvey (dont on peut avoir un aperçu du talent dans The Original Kings of Comedy), dont la présence à l'écran est trop limitée. Se croisent aussi LaTanya Richardson (Hangin' with the Homeboys, Juice, Malcolm X, All About Us, Mother and Child), Wendell Pierce (A Rage in Harlem, Waiting to Exhale, Get on the Bus, Bulworth, Brown Sugar, Ray, I Think I Love My Wife, Night Catches Us et il incarnera B.B. King dans un biopic qui devrait sortir cette année), la jeune Chloe Bailey (Last Holiday, Gospel Hill, Meet the Browns), Lou Myers, L. Warren Young, Faizon Love... Ainsi que deux dinosaures qui débutèrent dans la blaxploitation avec respectivement Cotton Comes to Harlem et Five on the Black Hand Side : la chanteuse Melba Moore et Sonny Jim Gaines.

vendredi 13 janvier 2012

The Haunted Mansion

Avec Le manoir hanté et les 999 fantômes, Eddie Murphy renoue avec le succès (après les cataclysmiques I Spy, The adventures of Pluto Nash et Showtime) et continue son -nouveau- chemin comme acteur de films pour enfants...

THE HAUNTED MANSION - Rob Minkoff (2003)


Jim Evers (Eddie Murphy) est un agent immobilier sur-actif qui a du mal à donner la priorité à sa famille sur son travail. En guise de vacances, il amènes sa femme Sara (Marsha Thomason) et leurs deux enfants (Aree Davis & Marc John Jefferies) dans un manoir lugubre qu'il escompte transformer en immeubles haut-de-gamme.
La famille Evers découvre rapidement que le manoir est habité par d'étranges occupants...
Cette comédie familiale est dirigé par un réalisateur et producteur de la maison Disney : Rob Minkoff. Le segment de public recherché est bien entendu les enfants, et le film touche au but (avec un budget de 90 millions de dollars, il en rapporte le double). Disney décline d'ailleurs le film en attraction pour ses parcs d'attraction. Les effets spéciaux horrifiques sont confiés sans surprise au maître Rick Baker -maquilleur plusieurs fois oscarisé, il fait ses premiers pas sur le bijou bis The Thing With Two Heads- et son équipe (dont Clayton Martinez qui collabore déjà avec Murphy dans Life et La famille Foldingue).

Rien de bien spécial à retenir dans ce film de moyenne facture qui répond aux attentes du genre (entendons "film pour enfant", parce qu'en tant que comédie ou film d'horreur, c'est totalement un échec !). Cependant, il faut quand même noter un phénomène, invisible dix ans auparavant : un grand studio -à fortiori Disney- est capable de confier enfin ses rôles principaux à des Afro-Américains, et pas uniquement pour le coté comique (qu'endosse fort logiquement Murphy) puisque la famille au centre du film est tout ce qu'il y a de plus ordinaire. Or cet "ordinaire", les Afro-Américains n'y ont pas toujours eu droit dans le cinéma hollywoodien (excepté dans les films réalisés par eux-mêmes).
Marsha Thomason (Black Knight, My Baby's Daddy) joue la mère, mais est n'apparaît qu'au début et à la fin, et les deux enfants sont incarnés par Aree Davis -qui joue un rôle récurrent dans la série Everybody Hates Chris- et Marc John Jefferies qui s'impose peu à peu : Friday After Next, Get Rich or Die Tryin', Notorious, Big Mommas : Like Father, Like Son...
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