lundi 6 juin 2011

Don't Play Us Cheap

Pour terminer cet aperçu de l’œuvre, essentiellement cinématographique, de Melvin Van Peebles, voilà une comédie musicale inédite, tant du point de vue de son propos et de son traitement, que de son "oubli" durant de longues années...

DON'T PLAY US CHEAP -Melvin Van Peebles (1973)


Trinity et Brother Dave (Joseph Keyes & Avon Long) sont deux "devil-bats" en quête d'une fête à saborder. Justement, elle bat son plan dans un appartement au coeur d'Harlem, les convives fêtent l'anniversaire d'Earnestine (Rhetta Hughes). Pour gâcher la party, Trinity use de tous les stratagèmes : faire peur aux hôtes, cacher les vinyls, boire tout l'alcool ou siffler toute la nourriture... mais chaque tentative est un échec car les convives se tirent de toute les situations. Cependant, la soirée avançant, Trinity tombe sous les charmes de la jolie Earnestine.
Mais à l'arrivée de la famille Johnson, des voisins aisés et leur fils éduqué, éloigne le couple en formation. Tandis que l'accolyte de Trinity, Brother Dave, débarque avec la ferme intention de pourrir définitivement la soirée...
Déroutant au premier abord, cet opéra filmé est tout de même abordable, et s'avère un agréable spectacle doublé d'un satyre sociale percutante.
La production de Broadway a eu lieu de mai à septembre 1972 au Barrymore Theatre Ethel. Le film est daté de 73, mais le tournage est antérieur à la présentation sur scène. C'est que, faute de distributeurs, Van Peebles décide à posteriori de mettre sur les planches cet intéressant projet qui rencontra un succès auprè du public comme des professionnels (avec à la clé des nominations aux Tony Awards, l'équivalent des Oscars pour le théatre).
Si bien que c'est à l'exhumation d'un trésor ancien que nous offre Xenon en 2006, avec l'édition de Don't Play Us Cheap en DVD, qui présente une très belle copie 4:3.

Moins anarchique que dans Sweetback..., le montage n'en reste pas moins saccadé. Van Peebles utilise toujours ses procédés de répétition et de superposition des plans, il joue sur les contrastes, rajoute ça et là des filtres colorés. Coté musique, de beaux moments de gospel lancinant succèdent aux rythmes endiablés qui portent indubitablement la touche "made in Melvin".
Voilà donc un film qui a une âme. Tout en rendant un hommage appuyé à la culture lyrique afro-américaine, Van Peebles montre que l'on peut chanter, danser et manger "black" en évitant les écueils du genre.
Le casting rassemble peu de monde, pour la plupart des seconds rôles que l'on peut voir dans d'autres productions afor-américaines : Rhetta Hughes (Sweet Sweetback..., The Wiz), Mabel King (Ganja & Hess, The Bingo Long Traveling..., The Wiz...), Avon Long (Roots 2, Trading Place,...), Esther Rolle (Nothing But a Man, Cleopatra Jones, Driving Miss Daisy, Rosewood, ...), Jay Van Leer (Claudine). Plus étonnant, Joseph Keyes jouera peu, mais il signe le scénario de Willie Dynamite. Coté équipe technique, on retrouve Bob Maxwell, le chef op' de Sweet Sweetback....

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