mercredi 19 juin 2013

Melinda

La carrière de Jim Kelly commence par ce très bon film, mélange de drame et d'action...

MELINDA - Hugh A. Robertson (1972)


Entre ses émissions et ses cours de karaté, le talentueux et resplendissant DJ Frankie J. Parker (Calvin Lockhart) collectionne les conquêtes féminines. Mais quand il rencontre Melinda (Vonetta McGee), il tombe éperduement amoureux.
Mais lorsque celle-ci est assassiné, Frankie se jure de retrouver les meurtriers. Avec l'aide de son ami Charles Atkins (Jim Kelly) et d'une conquête éconduite, Terry Davis (Rosalind Cash), le coquet DJ n'a d'autres buts que la vengeance...
Quand on débute Melinda, on se doute que Calvin Lockhart, Jim Kelly et Rockne Tarckington ne sont pas réunis pour tricoter... Lockhart a déjà une solide carrière derrière lui (Dark of the SunSalt and Pepper, Halls of Anger, Cotton Comes to Harlem), Kelly débute mais va vite devenir une star afro-américaine grâce à Enter the Dragon. Quant à l'ancien footballeur Rockne Tarckington, il incarnera entre autre Black Samson. On peut donc légitiment s'attendre à des bastons épicées. Non seulement on est de ce point de vue pas déçu, mais on est même agréablement surpris par le gros premier tiers où l'histoire d'amour Lockhart/McGee est traitée avec habileté.
Par la suite, après le meurtre de la splendide Vonetta McGee, le film prend une tournure sombre et violente où bagarres et gunfights ne sont pas de simples ressorts exploitatifs.
La place des femmes ne se réduit pas à de simples potiches, faire-valoir du héros. En témoigne le personnage interprété brillamment par Rosaling Cash.
Par ailleurs, la scène d'amour entre le couple star est d'un érotisme rare, et pour l'époque en particulier (rappellons que les relations sexuelles interraciales à l'écran remontaient à peine à 1969 avec 100 Rifles et The Grasshopper). Elle est cependant altéré par un montage à vocation comique d'une bonhomme se masturbant à la porte des tourtereaux : effet voulu ou "censure" susurrée par les producteurs ?

En tout cas, Hugh A. Robertson se tire plutôt très bien de son emploi de réalisateur. La mise en scène et la direction d'acteurs sont au point. Celui-ci ne dirigera plus d'autres longs-métrages blax, mais il est crédité comme monteur son sur The Cool World et monteur sur Shaft, dont il réalise le making-of (Soul on Cinema). Robertson est ici épaulé par Bill Butler (Hickey and Boggs et The Bingo Long Traveling...) à la photographie.
Du casting à la BO -de Jerry Peters et Jerry "The Ice Man" Butler- en passant l'équipe technique et bien sûr le scénario énergique de l’éclectique Lonne Elder III (à qui l'on doit Sounder ou Bustin' Loose), tous les ingrédients concourrent à un très bon film blaxploitation, dont il est incompréhensible que la MGM n'est jamais édité de copie convenable.

Outre les actrices et acteurs sus-cités, la distribution fait la part belle à quelques seconds couteaux habituels comme Jeanne Bell qui deviendra l'inoubliable TNT Jackson, Renny Roker (qui joue dans les drames sociaux d'Horace Jackson : Johnny Tough et Joey), Ed Cambridge (Cool Breeze, The Final Comedown, Trouble Man, Hitman, Friday Foster, Deep Cover et le téléfilm Soul of the Game) et le catcheur Earl Maynard (Black Belt Jones, Truck Turner et Mandingo). Ou encore les cascadeurs afro-américains Henri Kingi, Tony Brubaker et Peaches Jones, et blancs George Fisher et Gene LeBell.

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