jeudi 5 avril 2012

I'm Through with White Girls (The Inevitable Undoing of Jay Brooks)

Souvent, les comédies se divisent en deux catégories, celles en qui l'on met beaucoup d'espoir et qui nous déçoivent (et elles sont légions) et celles qu'on aborde avec beaucoup d'appréhension et qui s'avèrent de grande qualité. C'est le cas de ce film indépendant réalisé par une femme...

I'M THROUGH WITH WHITE GIRLS
(THE INEVITABLE UNDOING OF JAY BROOKS)

- Jennifer Sharp (2007)


Jay Brooks (Anthony Montgomery) est un jeune dessinateur dans le vent, il séduit les femmes, c'est certain. Mais il ne sort qu'avec des Blanches et, dès que les choses deviennent sérieuses, les quitte sous le prétexte des différences culturelles.
Persuadé lui-même que les femmes blanches sont le problème de son instabilité, Jay se lance dans l' "Operation Brown Sugar" visant à trouver une femme afro-amériacaine. Non seulement la recherche est difficile mais en plus Jay rencontre par hasard Catherine Williamson (Lia Johnson), une romancière atypique qui se qualifie d'Halfrican-Canadian. Et Jay comprend que son problème relève plus de la peur de s'engager que de la couleur de peau...Film indépendant empruntant à She's Gotta Have It et Jungle Fever, où le comique bien présent s'accompagne de questionnements sur l'amour et l'engagement, les couples mixtes et les différences culturelles. Bien sûr cet indie ne bénéficia pas des grands réseaux de diffusion, et n'a a fortiori pas connu d'exploitation à l'international. Il décroche cependant plusieurs prix dans des festivals de cinéma afro-américain.

Première réussite, on évite les écueils du genre. D'abord pas de blagues sexistes, pas de vulgarité gratuite ni de poitrines dénudées pour appâter les spectateurs. Ensuite les personnages sont assez complexes et pas monolithiques et caricaturaux comme bien souvent dans les comédies romantiques.
Anthony Montgomery et Lia Johnson s'en sortent très bien dans leurs personnages atypiques et une véritable alchimie opère entre ; on ne peut que regretter qu'ils ne soient pas souvent à l'affiche.
La comédie a du rythme et le tournage, bouclé en 24 jours, en caméra épaule donne du punch. Il y de bonnes trouvailles visuelles et ainsi, alliées au sujet et à son traitement inédits, Jennifer Sharp propose un film agréable, intelligent et drôle.

Lamman Rucker est le seul à connaître une carrière conséquente, essentiellement dans les films de Tyler Perry.
Le reste du casting n'aligne pas les stars, les actrices et acteurs n'ont que quelques films à leur actif tels Kellee Stewart (Guess Who), Esther Scott (Boyz n the Hood, One Eight Seven, Dreamgirls, The Pursuit of Happyness), Johnny Brown (The Wiz, Body and Soul, Life et des dizaines de séries black), Susan Dalian (The Brothers, Undisputed), Dionne Phillips (He Got Game), Jimmy Walker Jr. (Black Dynamite). Sharp offre aussi des rôles à deux figures secondaires de la blaxploitation : Richard Lawson (Scream Blacula Scream, Sugar Hill et Black Fist) et Ann Weldon (Alabama's Ghost, Youngblood, le téléfilm Roots et A Woman Called Moses).

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