vendredi 12 octobre 2012

Speeding Up Time

Trois années avant The Black Godfather, John Evans débute par un long métrage totalement halluciné : Speeding up Time...

SPEEDING UP TIME - John Evans (1971)

Watts, 70s. Coincé entre un militant (Ojenke) qui le presse de rejoindre son organisation et sa copine Valerie (Pamela Donegan) qui espère qu'il l'amènera loin du ghetto, Marcus (Winston Thrash) cherche sa voie...
Incontestablement, ce film fait penser à Sweet Sweetback's Baadasssss Song ! Sorti la même année,  produit pour quelques dollars, "courses" de son personnage principal à travers les bas fonds de Watts ou les chantiers industriels et mise en scène parfois très "Nouvelle Vague"... Malheureusement, John Evans n'a pas le talent de Melvin VanPeebles. Et ce Speeding Up Time ne présente guère de qualités, si ce n'est d'être un film indépendant afro-américain (fait très rare encore en ce début des 70s).
Le film ne dure que 65 minutes, mais c'est long ! Les dialogues sont horriblement longs, les scènes d'action rares et monotones, à l'image de la course-poursuite la plus poussive dont la blaxploitation ait accouchée, tellement lente et inutile qu'elle en devient hilarante !
Il va de soit que le film existe uniquement en VO (et dans une copie VHS acceptable), or les trop nombreux dialogues en rendent plus obscure encore la compréhension... Malgré un réel ennui, on savoure tout de même quelques moments et on sent que l'intention de John Evans est bonne, même sa traduction à l'écran tombe à plat.

L'acteur principal Winston Thrash est inconnu au bataillon, tout comme Pamela Donegan. Eux seuls sont crédités sur imdb, mais il y a aussi Paris Earl (Halls of Anger, Skin Game et Blackjack). Coté technique, on découvre quelques noms connus comme Bob Maxwell (le chef opérateur de Van Peebles sur Sweet Sweetback... et Don't Play Us Cheap) et Michael D. Margulies qui deviendra un directeur de la photographie encore en activité, la costumière Heidemarie Rosendahl (qui suit Evans sur The Black Godfather) et l'ingénieur du son James Nelson, qui avec près de 200 films ou séries TV à son actif est le membre de la production le plus capé (il participe entre autres à El condor, Mandingo et Coonskin).

Il y a aussi Ojenke, un poète prolifique qui scande ses vers comme un rapeur avant-guardiste ; il faisait partie du célèbre groupe du Watts Writers Workshop créé après les émeutes. Quant à la BO, elle est composée par le guitariste David T. Walker, qui apparaît en live dans la dernière séquence (ci-dessous).

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