mardi 21 juin 2011

Harlem Nights

Seule réalisation du comédien Eddie Murphy, Les nuits de Harlem réunit les deux stars comiques années 80 : le maître Richard Pryor et l'élève Eddie Murphy.

HARLEM NIGHTS - Eddie Murphy (1989)

"Sugar" Ray (Richard Pryor) est propriétaire d'un tripot illégal. Un soir, le petit Quick tue un homme qui tentait de le poignarder ; Ray adopte alors le jeune garçon.
20 ans plus tard le tripot est devenu un club huppé de Harlem (où l'on vend illégalement alcool et prostituées), duquel "Sugar" Ray et Quick (Eddie Murphy) tirent de substantiels bénéfices.
Mais Bugsy Calhoune (Michael Lerner), un parrain local, ne voit pas d'un bon oeil la prospérité de ces Afro-Américains. Il veut une part conséquente du gateau ou menace de faire fermer l'établissement. Pour mettre la pression sur Ray et ses comparses, Calhoune s'appuie sur le lieutenant Phil Cantone, un flic véreux.
"Sugar" Ray hésite à tout laisser tomber, mais aider des ses comparses -Quick, Bennie "Snake Eyes" Wilson
et la souteneuse Vera (Redd Foxx & Della Reese) et d'autres- il va mettre sur pied un plan pour retourner la situation...
Cette comédie policière a été éreintée par les critiques, tandis qu'Eddie Murphy s'est vu qualifié de pire réalisateur et pire scénariste de l'année.
Pourtant, il s'agit d'un sympathique divertissement, servi par une bonne BO d'Herbie Hancock. A mon sens, c'est un des meilleurs rôles d'Eddie Murphy, et incontestablement de son meilleur dans la décennie. On sent bien en tout cas que le comédien, en passant derrière la caméra, a voulu sortir du rôle qui lui collait à la peau. Il campe un personnage plutôt flegmatique, classe, réfléchi et déterminé. C'est même, me semble-t'il, la première relation sexuelle de Murphy à l'écran. Par ailleurs, il évolue dans un univers et avec des personnages afro-américains, alors que les Blancs s'avèrent presque tous être des salauds. des ingrédients plus proche des films blax' que de ses comédies des années 80.
A l'instar Sidney Poitier, ce film tend à prouver que pour sortir des stéréotypes, les acteurs noirs sont les mieux placés pour s'en extraire en réalisant ou scénarisant eux-mêmes. Dommage qu'Eddie n'ait pas persévéré, apparemment atteint par les critiques.

Le casting -dégotté par Robi Reed- réunit pas mal de têtes connues, premiers ou seconds couteaux.
Un mot d'abord sur Richard Pryor à qui Murphy offre le rôle de père adoptif. Tout un symbole ! D'autant plus que Murphy comme Pryor restent sobres et ne surjouent pas, même lors des scènes comiques, et cassent donc ce qui fît leur succès respectif, le noir jovial au bagou incessant. Se côtoient aussi plusieurs génération d'acteurs afro-américains : Redd Foxx (le héros de la série Sanford And Son), le légendaire danseur de claquettes Howard "Sandman" Sims, Stan Shaw, Ji-Tu Cumbuka, Don Blakely, la survoltée Della Reese ou encore Rudy Challenger pour les plus anciens ; Bobby McGee, Lela Rochon (une des quatre héroïne de Waiting To Exhale), Steve White, Charles Q. Murphy (le frère d'Eddie), Reynaldo Rey, Kathleen Bradley, Jasmine Guy ou encore Nona Gaye (la fille de Marvin Gaye, qui débute ici au cinéma, et que l'on retrouvera dans les séquelles de Matrix et dans Ali).
Du coté du casting blanc, là aussi, il faut noter les réussites :Danny Aiello (Sal le pizzaïolo de Do the Right Thing) génial en petit flic de quartier cynique et envieux, ainsi que son fils Rick (le flic récurrent des films de Spike Lee), Eugene Robert Glazer (qui joue dans Hollywood Shuffle et I'm Gonna Git You Sucka) et Michael Lerner.

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